Éric de Kermel, La libraire de la Place aux Herbes
16 Janvier 2025 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #coup de coeur, #j'ai lu
Ce livre est une ode à la lecture écrit par Éric de Kermel qui met en scène Nathalie enseignante en littérature à Paris ; un jour d’hiver, elle découvre à Uzès un petit panneau « À vendre » sur la devanture d’une librairie et décide de changer de vie.
La plume du narrateur est souple, féline, féminine, tendre, La libraire de la Place aux herbes est un délice que je vous recommande. Depuis la parution, l’auteur a continué sa route, je vais me mettre en quête de ses autres ouvrages.
Après être allée à la rencontre d’elle-même, les livres font découvrir à Nathalie des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards, des malheureux, des bien-pensants, des joyeux, des assassins, des érudits sans abri, des séducteurs déprimés, des poètes boiteux mais lumineux, des amoureuses frigides, des voyageurs immobiles, des gourmands en pénitence, des religieux en quête de sens…
Depuis son adolescence, elle recueille l’écume des livres que sont les citations. C’est un peu comme l’herbier d’un botaniste.
Elle pense que prendre le temps de lire n’est pas seulement tourner pages après pages, mais prendre le temps des mots. Le temps de s’arrêter, de mâcher les mots comme l’herbe folle que l’on ramasse en balade et que l’on porte à sa bouche.
Ce livre est un voyage qui égrène en autant de petits chapitres de savoureux paysages : rencontrer Cloé dans un élan de liberté, Jacques ou les méditations du promeneur solitaire, l’infatigable voyageur Philippe, Leïla à la découverte des mots et de soi-même, le messager silencieux Bastien, Tarik les frères des livres, Sœur Véronika un bonheur simple, Arthur ou deviens qui tu es, ou encore, Solange de l’importance de cultiver son jardin secret.
Quelques extraits au hasard des pages :
« Peut-être un jour inventerons-nous un mot qui signifiera que la vie et la mort sont les deux composantes d’une même histoire. Une histoire linéaire autant que circulaire, où l’une et l’autre dialoguent dans une ronde éternelle. »
« Je trouve un peu affligeant de voir combien l’intolérance envers les étrangers, en particulier ceux qui viennent du Maghreb, se construit autour d’une liste anecdotique de ce qui fait nos différences, comme si celles-ci étaient davantage un risque qu’une chance. Comment les mangeurs de grenouilles, de Roquefort ou d’huîtres que nous sommes peuvent-ils être dérangés par ceux qui ne veulent pas manger de porc… Ceux qui mangent des huîtres vivantes, des fromages moisis ou les cuisses de grenouilles ne pourraient-ils pas être considérés comme les premiers des barbares… »
Au printemps, je retournerai flâner dans les rues d’Uzès à la recherche de "La librairie" de la Place aux Herbes.
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