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Journée partage au SEL, à Saint Martin d'Ardèche

7 Mai 2014 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #coup de coeur

Journée partage au SEL

Je fais partie des sélistes (SEL ou système d’échange local des gorges de l’Ardèche). Ce 2 mai à Saint-Martin d’Ardèche : balade cueillette, « partage de ce qui vous rend heureux », soupe faite à partir des légumes apportés et diaporama sur la Normandie, région natale de Jeanine.

Au bord de l’Ardèche, où prospère une végétation ripisylve luxuriante, des rencontres étonnantes et passionnantes nous attendaient.

Le rumex crispus ou oseille crépue : ses jeunes feuilles, véritable légume sauvage, se consomment en petite quantité car elle contient de l’acide oxalique et de la silice.

Le chénopode bon-henri ou épinard sauvage récolté et consommé pendant des siècles avant de tomber dans l’oubli, si apprécié d’Henri IV que la plante porte son nom.

La moutarde des champs aux fleurs jaunes dresse ses très jolies siliques ; un fruit artistique comme un lampion miniature. 

L’alliaire officinale ou herbe à ail aux fleurs blanches en forme de croix : une plante rudérale aimant nos sols calcaires et les milieux ombragés. Ses graines remplacent les graines de moutarde, ses feuilles du sommet se consomment en salade ; diurétique, excellente contre les rhumatismes, l’asthme et la goutte.

La silène enflée ou claquet : sa capsule éclate entre les mains ravies des enfants ou de ceux qui le sont restés. Chez nous, en pays d’oc on l’appelle pétarel. Consommée en toutes saisons, avant qu’elle ne fleurisse ; son goût sucré évoque le petit-pois.

Riche en protéine, adoré des ruminants et des sélistes… le trèfle, dont celui à quatre feuilles sensé porter bonheur, arbore des fleurs roses mellifères agrémentant les salades ; les feuilles se cuisent ; diurétique, dépurative, cholagogue, c’est aussi un engrais vert facile à cultiver.

L’aristocrate, pardon l’aristoloche, étymologiquement « excellent accouchement » par référence à ses vertus analgésiques produit l’acide aristolochique fortement toxique à haute dose : une drôle de plante aux insolites fleurs marrons, plante hôte qu’affectionnent les Thaïs, la Diane et la Proserpine en particulier : ce sont des papillons…

La bourse-à-pasteur ainsi nommée pour ses fruits ressemblant à une bourse de pasteur ou de berger, généralement vide… Ce formidable régulateur sanguin arrête saignement de nez ou coupure simplement en tamponnant la peau ! Hypertendus, hypotendus, la nature-pharmacie vous offre généreusement un médicament gratuit et très répandu.

Enfin l’armoise : plante miracle, doit son nom à la déesse grecque Artémis. « Celui qui a soin d'avoir toujours sur lui cette herbe ne craint point les mauvais esprits, ni le poison, ni l'eau, ni le feu et rien ne peut lui nuire » écrivait déjà Le Grand Albert.

Utilisée pour attendrir les volailles trop coriaces, elle parfume gâteaux sucrés ou salés, aromatise la bière ; suspendue dans les étables, elle attire les mouches, délivrant ainsi les animaux des tracas. Petite cousine de l’absinthe, l’armoise présente un caractère toxique à haute dose ; toutefois, elle est tonique, fébrifuge, antispasmodique, vermifuge et stomachique. En infusion, elle régularise le cycle des menstruations, soigne les infections urinaires ; mise dans les chaussures, elle diminue la fatigue pendant la marche. Elle traite l’épilepsie ; ses jeunes pousses tendres et sucrées font merveille en salade ou en apéritif ; en purin, c’est un répulsif efficace contre les rongeurs, escargots et limaces. Il suffit de fumer de l’armoise avant de s’endormir pour induire des rêves lucides, les intensifier et les contrôler. Au Mexique, l’herbe est fumée comme substitut de la marijuana, tandis que les Aztèques et indiens des Amériques l’adoptaient pour des rituels et la médecine. Les amérindiens l’utilisent comme la sauge : pour une purification spirituelle et éliminer les énergies négatives. Chez nous, « l’aigo boulido sauvo la vido maï au bout d’un temps tuo li gènt » dit-on en ventant les mérites de l’eau bouillie avec des gousses d’ail, de l’huile d’olive et une branche de sauge. Je ne crois pas qu’elle tue les gens, au mieux les affaiblit-elle en cas de disette. Je n’ai pas encore expérimenté tous ces savoir-faire, mais promis juré, je vais les tester !

En guise d’apéritif, tandis que tombe une pluie de pétales de glycine dans la cour de Marina à Saint-Martin, des lectures partagées, un vrai café littéraire : Osho et ses contemplations du matin pour l’hôtesse du jour, La Minute Nécessaire de Monsieur Cyclopède de Renée, La Lumière du Monde de Christian Bobin, Henri Vincennot et ses Étoiles de Compostelle, Chagrin d’École de Pennac avec Maryse, une évocation du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, une présentation de Malika Mokeddem par moi-même avec lecture de la chambre des invités extrait de La Transe des Insoumis… La benjamine du groupe, une jolie petite Amyline a lu des poésies du haut de ses six ans : bravo.  

Dans la salade de Françoise, des pétales de coquelicot, de rose, d’églantier, de moutarde, de trèfle et de glycine, quelques fleurs de bourrache : effet visuel et gustatif immédiat. « Mange salade, jamais malade ! » : telle est la devise de cette séliste jardinière, botaniste et artiste.

La soupe collective agrémentée de quelques jeunes pousses d’ortie a réchauffé les participants en cette soirée frileuse, avant que ne démarre le montage diapos sur la Normandie.

Un beau moment ; à la clef des projets à foison : stage pain, découverte de la pâte à papier avec inclusion de pétales de fleurs, sorties diverses et variées…

Pour en savoir plus sur le SEL consulter le site : https://sites.google.com/site/selsaintmartin/

À bientôt.

la salade de Françoise et le café littéraire
la salade de Françoise et le café littéraire

la salade de Françoise et le café littéraire

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