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Le sentier des Pastelliers de Georges Patrick Gleize

18 Mai 2013 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #j'ai lu

Le sentier des Pastelliers de Georges Patrick Gleize

Un peu avant la guerre de 14, Joseph Donadieu, paysan célibataire, épicurien, bon vivant, accueille un pèlerin à demi évanoui sur ses terres : Charles Van Dyck des Tissages de Longuenesse, riche propriétaire d’une usine textile à Saint-Omer. Ce dernier revient d’un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle pour demander au supérieur de envoyer un héritier. Ce faisant, nait une amitié entre ces deux hommes complétement différents, malgré l’animosité d’Augustine la mère de Joseph.

Le bourgeois du nord achète Le Chot, une propriété proche de celle de Joseph et envoie Madeleine et Victor Verbeck, ses ouvriers pour y cultiver le pastel. Van Dyck sent la guerre proche et souhaite continuer à teindre ses étoffes de cette belle teinture bleu azur. Gourmand de sol calcaire, le pastel avait fait la fortune de la région du Lauragais pendant plus de trois siècles en couvrant ses coteaux d’un manteau jaune lumineux. Les feuilles écrasées sont amalgamées en cocagnes ou pelotes rondes afin d’obtenir le produit fini : l’agrainât. S’obstiner à cultiver cette plante tombée dans l’oubli, fait sourire les gens du coin.

Le voisin Mathurin, « un sourire carnassier, des dents jaunies par les chiques régulières qui, telles des ruines antiques, lui meublaient la bouche en une salle à manger fétide, jamais brossée et empuantie de restes de repas » lui, ne sourit pas parce que ce Chot il le voulait à tout prix. Il a même achevé les propriétaires pour l’obtenir à bas prix. Et voilà que ce français du nord contrarie ses plans. Alors Mathurin « buté, têtu, hargneux, irascible, la méchanceté lui suant par tous les pores de la peau » se met en devoir de chasser l’intrus.

Madeleine et Victor résistent aux assauts, malgré la dureté du travail, malgré la méchanceté de Mathurin, malgré la guerre.

Tout est bien qui finit bien : Mathurin meurt dans les flammes, Pauline épouse Joseph, Madeleine accouche d’un fils, Victor rentre de la guerre et grâce à la générosité de leurs amis, le couple des Verbeck achète le Chot.

Il y a là tous les ingrédients pour nous tenir en haleine : une histoire bien écrite, la description de la culture du pastel, des personnages attachants, d’autres repoussants. J’aime beaucoup cet auteur. Je sens qu’il est de la même terre que moi, qu’il parle le même langage.

En revanche, certaines explications me laissent pantoise. Lisez donc la définition de la mounjetade : (graphie francisée), c’est le cassoulet ariégeois (de l'occitan mongeta, le haricot). S'il s'agissait à l'origine d'un plat de haricots cuisiné avec des restes de viande, c'est aujourd'hui un plat festif avec du porc et du canard gras. Je ne savais pas qu’un plat pouvait être festif !

Les coutènes qu’es aco ? Le dictionnaire français ne le sait pas ! Les tataragnes non plus. Quant au mot pelle-verser c’est un mot d’argot dit-il, un terme rural qui désigne labourer à la bêche… Je ne savais pas qu’il existait des termes ruraux et des termes citadins !

La rouzolle et l’azémat, n’en parlons même pas.

Il n’empêche Georges Patrick Gleize connaît bien son sujet. Un auteur à lire si on aime les romans dits « régionaux », un terme réducteur que je n’apprécie pas beaucoup mais qui parle à la majorité.

Isatis tinctoria

Isatis tinctoria

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J
Nicole <br /> Faut-il connaitre un peu du patois pour apprécier le cassoulet ariégeois ?
Répondre
N
Je dis simplement que le cassoulet n'est pas festif ! Pas plus que le ragoût de pomme de terre ou les caillettes ! Ces plats font partie de notre patrimoine tout comme notre langue fait partie de notre patrimoine. Quant au mot festif, s'il vous plaît qu'on le réserve à un autre usage.