Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
nicole-faucon-pellet.overblog.com

La Cour de Récré de Jean Siccardi

5 Novembre 2013 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #j'ai lu

Jean Siccardi, La Cour de Récré

Amélie et Julien Philibert sont de braves gens. Seule ombre au tableau : ils n’ont pas d’enfant. Alors, à l’orphelinat, Amélie adopte Adrien.

De cette épreuve, le garçonnet restera à jamais anticlérical. Il se souvient que le médecin de l’Assistance publique préconisait de boire un bol de sang frais de bœuf contre la tuberculose… Un mercredi matin par trimestre, à l’aube, les gamins sont amenés à l’abattoir ; ils écoutent le cri des bêtes abattues ; sentent la puanteur de la mort qui imprègne leurs vêtements et leur peau ; leurs estomacs se retournent, leurs dents et leurs lèvres dégoulinent de rouge ; ils vomissent, font des cauchemars, apprennent la peur.

Adrien rejoint le village de Castelroche au flan de l’Aubibergue, pas loin de Grasse, et s’installe à la ferme de Saint-Hubert. Il prend des couleurs, mange des matefaims, boit le matin un café avec deux jaunes d’œuf battus dedans : une potion essentielle pour tenir la matinée. Il connaît enfin le bonheur.

Pourtant, ici pas question de berner son semblable sans être radié de la communauté. Les supercheries sont dénoncées publiquement. Les fosses à purin sont profondes et les falaises de l’Audibergue impénétrables, c’est ainsi que de temps à autre quelqu’un quitte le pays ou disparaît sans laisser de trace…

Rémy Barlet traumatisé par un père tyrannique et Marcel Barnouin le fils des cafetiers deviennent les amis intimes d’Adrien. Ensemble, ils hantent la campagne, découvrent qu’un secret plane sur la montagne.

Ignace Crucus le capelan cagot, fait bien un peu peur à Adrien, mais le nouvel instituteur Louis Rosenbert qui est un passeur de vie, possède la connaissance et aime son métier, va bouleverser la vie des ces jeunes.

Des bruits de guerre se font entendre ; Louis écoute les nouvelles avec ses élèves et aussi de la musique classique : du Haendel, fustigé par les écoliers parce qu’il est Allemand. Pour l’enseignant, c’est l’occasion de combattre le racisme. D’autant que Rosenbert est juif allemand et qu’il a du fuir sa patrie.

L’instituteur surprend des silhouettes dans le noir et interroge vainement sa maîtresse. Aidés par Louis, les trois gamins percent le mystère. La femme qui vit là-haut avec sa fille n’est autre que la mère de Rémy. Ce n’est un secret pour personne que son amant a été supprimé par Léon. A nouveau, ce dernier se fait à nouveau justicier, avant de disparaître. Rémy et sa sœur Alouette trouvent refuge chez les Philibert.

Le pétainisme fait rage, le destin rattrape Louis qui se fait arrêter.

La fin est noire tant pour l’instituteur que pour Rémy et Alouette.

Siccardi écrit bien et se laisse lire avec plaisir.

Photo de Doisneau sur : http://www.robert-doisneau.com/fr/portfolio/enfants.htm

Photo de Doisneau sur : http://www.robert-doisneau.com/fr/portfolio/enfants.htm

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article