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Kaïken, de Jean-Christophe Grangé

9 Octobre 2013 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #j'ai lu

Jean-Christophe Grangé : Kaïken

472 pages d’évasion

Le personnage principal, Olivier Passan est flic. « Un flic n’est jamais qu’un voyou qu’a raté sa vocation ».

Il regarde de vieilles photos de son couple en pleine débâcle : tout le monde riait mais on discernait le malaise, la crispation des adultes. Lassitude et frustration : les métastases du temps en marche. La frustration s’était insinuée entre eux, dressant un mur invisible, transformant chaque geste en attaque, chaque mot en poison. L’éloignement des cœurs commence toujours par l’éloignement des corps…

Naoko Akutagawa, la femme de Passan, Japonaise, née sous le signe du lapin a d’abord traversé l’enfer ordinaire des enfants nippons : une éducation à la dure, fondée sur les coups de ceinture, les douches glacées, les privations de sommeil et de nourriture… Heureusement sa mère a tempéré cette violence ; c’est un des innombrables paradoxes de ce pays.

Naoko s’est exilée en France pour devenir mannequin : un métier et un milieu qu’elle exècre, avant de se recycler en femme de chiffre, décrochant des missions ponctuelles d’audit liées à des boîtes japonaises ou allemandes. Elle a rencontré Olivier Passan : le grand amour. Elle lui a donné deux fils adorables : Shinji et Hiroki ; elle est devenue championne du pragmatisme domestique. Ses priorités : l’adaptation, l’efficacité, la technologie.

Comment Naoko et Olivier en sont arrivés là ? La lumière qui les avait tant irradiés s’était éteinte. Et leur amour, à la manière d’un bronzage, avait progressivement disparu, sans que personne ne s’en rende compte. Mais pourquoi cette haine sourde ?

Au moins deux années que Passan ne l’avait pas touchée. Il n’était plus question du moindre contact entre eux. De la lassitude, ils étaient passés à l’agacement, puis à une sorte de distance asexuée, comme celle qui unit les membres d’une même famille. L’amour se nourrit du sentiment de l’autre. L’amour avait disparu.

Actuellement, Passan mène une drôle d’enquête : des femmes enceintes meurent d’une injection de chlorure de potassium, composé chimique qu’on utilise pour les réductions embryonnaires lors de grossesse multiple. Guillard tue des femmes enceintes, les éventre et incendie le fœtus. Ce suspect, comme lui enfant de l’Aide sociale à l’enfance, né sous X, à Saint-Denis, a grandi dans des foyers ou des familles d’accueil. C’est un hermaphrodite vrai. C’est l’accoucheur. Il finira par se confesser sur papier.

Fifi, le bras droit de Passan fume des joints. C’est un punk, amateur de néo-métal, de hardcore et d’indus, homme à tout faire, baby sitter à l’occasion et toujours disponible.

Sandrine, une amie du couple, plaquettes en chute libre, nouvelles métastases, atteint le stade 4 sur une échelle de 4… vient en aide à Naoko menacée. Dans son armoire, des vêtements typiques du Japon mettent la puce à l’oreille de Naoko. Sandrine succombe d’un coup de sabre. Blessée dans sa chair, rattrapé par son passé, Naoko s’enfuit au Japon avec ses deux fils.

Chez les Nippons il n’y a pas pire faute que de ne pas s’acquitter d’un devoir ou d’une dette : voilà la faute de Naoko.

À Nagasaki, Olivier Passan comprend le passé de sa femme, ses relations avec Ayuni et récupére l’amour de sa vie : Naoko.

Une légende raconte que le Japon s’appuie sur le dos d’un poisson chat géant qui ne cesse de s’agiter. La terre tremble mais des petites vieilles ratatinées, comme marinées dans du gros sel, flairent les poissons à hauteur d’étal. Jamais on n’aurait pu croire qu’une demi-heure auparavant, la terre tremblait sur ce rivage.

Pour ce qui est du kaïken, c’est un petit sabre japonais, porté par les femmes des samouraïs, soit dans les manches de leur kimono, soit dans leur obi, pour se faire seppuku ou hara-kiri…

Tout est bien qui finit bien. Même si les singes tombent des arbres, comme disent les Japonais, je suis heureuse de cette fin positive.

J’admire le grand Jean-Christophe Grangé : son travail, sa manière d’installer le suspens et de ne jamais décevoir le lecteur. Mais où va-t-il puiser ses sujets ?

Pour ce qui est du kaïken, c’est un petit sabre japonais, porté par les femmes des samouraïs

Pour ce qui est du kaïken, c’est un petit sabre japonais, porté par les femmes des samouraïs

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