Rabasso : Marché aux truffes de St Paul Trois Châteaux

5 Décembre 2012 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #coup de coeur

MARCHE AUX TRUFFES AUX PARTICULIERS À SAINT PAUL TROIS CHATEAUX TOUS LES DIMANCHES MATINS

COUP D’ENVOI

Ce dimanche matin 2 décembre 2012, c’était le coup d’envoi du marché aux truffes aux particuliers de Saint Paul Trois Châteaux qui se déroulera jusqu’en mars, à moins qu’une vague de froid ne le contrarie. Un marché où le consommateur est assuré de n’acheter que des truffes brossées et certifiées : 1° choix, 2° choix ou brumale.

La confrérie du diamant noir et de la gastronomie a défilé tandis que les chefs cuisiniers sont venus retirer leur charte : ils s’engagent à travailler et valoriser les truffes de notre territoire et signent aussi l’engagement de n’utiliser ni arômes de synthèse ni truffes venues de Chine.

C’est Claude Paulin qui orchestre cet événement régional. Il a une pensée pour notre grand Maître de la confrérie Marthe Herbert (la phallocratie se cache aussi dans l’écrit, désolée Marthe mais le masculin l’emporte !)

Certains élus de la région (là aussi le masculin l’emporte !) sourires de commande, le maire du lieu et ceux des communes voisines ont honoré de leur présence cette manifestation.

UNE ECONOMIE MONDIALISÉE RABOTEUSE DES SINGULARITES

Claude Paulin rappelle que les fondements du marché de Saint Paul reposent sur une organisation exigeante et une relation franche et loyale entre les producteurs et les acheteurs.

Le second point porte sur la place de la truffe dans notre territoire. Je laisse la plume à Claude Paulin : « Dans une économie où les produits sont aspirés par la mondialisation, quand on a la chance d’avoir un produit singulier comme la truffe, alors nous avons tous ensemble le devoir d’installer sa ‘’territorialité’’.

C’est le plus fort message que nous souhaiterions voir porté par tous ceux qui ont des responsabilités professionnelles ou électives. Nous avons à ne pas laisser banaliser nos truffes, dans une économie mondialisée raboteuse des singularités. »

Actuellement avec près de 4000 ha plantés et plus de 2300 propriétaires, le territoire des cantons du Tricastin, Pays de Grignan et de l’Enclave des Papes est bien le premier bassin de production de truffes noires en France et même en Europe. Et si le Périgord nous a emprunté trop longtemps notre place de N° 1, le Tricastin espère bien reconquérir ses lettres de noblesse.

JEAN LOUIS FIOC LE DESCENDANT D’EUGENE MARTIN

C’est Jean-Louis Fioc, fils de Louis Fioc de Montségur sur Lauzon, notre dignitaire, qualifié aboyeur 2012, qui prononce à sa façon les mots d’ouverture du marché, avant que les rabassiers aux belles vestes de velours et aux chapeaux noirs ne s’installent avec leurs truffes un peu immatures mais toutefois odorantes, autour de la fontaine de l’Esplan.

Jean-Louis, dont on connaît le charisme et les talents, emprunte un poème à Eugène Martin : Au Païs di Rabasso.

Je rappelle qu’Eugène Martin fut le créateur de l’Escolo di lavando qui sera affiliée au Félibrige en 1926. C’était aussi un écrivain, un poète, un homme de théâtre qui fut maire de son village pendant 25 ans.

Quelques mots en français :

Puis, plus de 10 ans, quelque fois 15 ans, patiemment,

Vous avez attendu les ronds de sorcière, et, aujourd’hui

Vous avez sur votre étal, le plus beau fleuron de la gastronomie, que le monde entier nous envie…

Chers amis dégustateurs, souvenez vous :

‘’Qui, ici, a la chance de déguster une tuber mélanosporum, ne mange pas de la truffe, mais goûte quelques secrets de toutes ces terres tricastines de Clansayes, de Solérieux, de Beaume, de Saint-Paul, de Richerenches, de Chamaret, de Saint Restitut ou de Montségur…

Puis Jean-Louis passe au Provençal, sa langue maternelle : Au païs di rabasso

A noter aussi que suite à l’apologie de nos traditions provençales, Marie-Pierre Mouton élue régionale, s’est vue apostrophée par un habitué du marché, un militant occitan qui lui a suggéré d’acheter le petit livre pour enfant 'truffinou", ceci afin d'aider à une « révirado en lengo nostro ». Les mots c'est bien mais les actes c'est mieux.