Retour d'Éthiopie 3

3 Mars 2015 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #coup de coeur

Éthiopie. Le dos scarifié. Photo © Nicole Faucon-Pellet

Retour d’Éthiopie, 3° épisode,

Les cérémonies Hamar m’ont fait très forte impression.

Ticheurtes retroussés sous les seins, jupe en peau de chèvre terminée en queue de pie décorée de perles rouges et jaunes, nombreux bracelets au poignet et au-dessus du coude, clochettes sous les genoux retenues par une ficelle et un chiffon, cheveux courts style à la stone, nattés, recouverts d’argile et de beurre, larges colliers incrustés de cories, boucles d’oreilles en perles multicolores dont pas une n’est semblable à l’autre, les femmes font leur apparition.

Leurs bracelets en cuir ou en étain, leur ceinture de tête nouée sur la nuque, leurs tresses piquées de plumes, elles dansent, courent, se rassemblent, sautent en criant dans un tourbillon de poussière qui les laisse complètent indifférentes et provoquent les garçons qui les fouettent. Et ce n’est pas pour rigoler. Une boursouflure se forme, le sang coule, tandis qu’imperturbables, sans même une grimace de douleur, elles en redemandent. Selon la tradition Hamar, elles honorent leurs amours.

Dans l’enclos, les zébus rassemblées sont regroupées côte à côte, rangées par cinq ou six, maintenues par la queue et la gueule par des hommes jeunes. Un garçon d’une vingtaine d’année, se promène au milieu du troupeau, totalement nu, les épaules barrées d’un ruban argenté.

La cérémonie commence. L’éphèbe noir s’élance, saute sur l’encolure d’un zébu et marche d’un dos à l’autre, répétant l’exercice quatre fois. Il a réussit ; voici l’adolescent transformé en homme. Il peut désormais se marier, fonder une famille, participer aux décisions de la communauté. J’étais tellement absorbée par le spectacle que j’en ai oublié de faire des photos.