Bibliothèque de Vogüé, un moment de partage et de bonheur

3 Avril 2016 , Rédigé par Nicole Faucon-Pellet Publié dans #coup de coeur, #dédicace

C'était le 30ème anniversaire de la bibliothèque du village de Vogüé en Ardèche

"Auteurs, livrez-vous" : une formule originale

C’est sous la houlette de la dynamique Mireille Granier, responsable de la bibliothèque de Vogüé, entourée de son équipe de bénévoles que s’est déroulé la troisième édition d’ "Auteurs, livrez-vous" à la salle polyvalente de Vogüe ce vendredi au soir.

L’occasion pour moi de lier connaissance avec mes partenaires : Jean Tirelli et Roland Hours et de retrouver avec un plaisir toujours égal l’ami Yves Paganelli.

Jean Tirelli, coordinateur du projet, avait choisi de nous faire défiler par courtes séances intermittentes, pendant l’apéritif, après les entrées, avant le désert : une formule intelligente d’autant que le nombreux public a su se montrer respectueux et attentif.

Jean Tirelli

Il a choisi d’interpréter des saynètes tirées de ses propres livres, interprétées avec une jeune et talentueuse comédienne ; des clins d’œil à la prostitution, à Stevenson, un cahier retrouvé relatant le parcours d’un simplet pas si simplet que ça…

Avec Une vieille dame en maison de retraite, Des gens de pas grand-chose dans un petit pays de rien du tout, Le journal d’une cloche et en trois tomes : Ça se passe pas très loin de chez nous, l’auteur qui a commencé à écrire sur le tard, a bien su nous séduire.

Roland Hours

Il nous a fait mourir de rire en interprétant quelques chansons de son cru honorant les travers humains, les « tout le monde le fait, personne ne le dit », l’espièglerie, les situations cocasses…

Avec des yeux bleus pétillants de malice, une casquette à la Gavroche, l’homme a bien des talents ; Ardéchois, dessinateur, caricaturiste connu dans les hautes sphères du monde des journaux et magazines, également chanteur, auteur de recueil de nouvelles et, j’ai cru comprendre, sculpteur. Sa prestation a ravi le public ; l’humour, la gentillesse et la spontanéité du personnage donnent envie de s’en faire un ami. Sa table était bien garnie : On est tous des cons mais certains exagèrent, Joyeuse souvenance, Il était 7 fois…

Yves Paganelli

Des chansons à la guitare sèche ; l’évocation discrète et émouvante d’une vie pas toujours facile : une autre facette du personnage public se dévoile. Est-ce l’apparition de quelques rides ou des cheveux qui blanchissent, un pan inattendu du cursus de Paga se dessine : l’amour attentionné de sa grand-mère, la difficulté à joindre les deux bouts, la recherche de salle de spectacles dans le Paris des artistes avant le retour au pays, ses relations avec Ferrat, ses dernières découvertes aux Éditions Gallimard… Loin de Marie-Louise, l’ancien maire vient de publier aux Éditions Septéditions Un homme tranquille et on lui doit le bel Écomusée du Moulinage à Chirols.

Son Jean des Cévennes, son éternelle bonhommie et son sens de la communication ont participé au charme de la soirée.

Et moi, pauvre de moi, Nicole Faucon-Pellet

J’ai présenté par épisodes ma Mina du Secret de la Rabassière : pauvre petite fille, benjamine d’une tribu de huit enfants, rencontrée dans l’Atlas marocain et replacée dans le monde de la truffe qui m’est cher. Ma Mina qui s’en va, dans La rabassière au pays des bergers, pour la forêt de la Mamora à la recherche des terfez puis vers les dunes du Niger.

J’ai parlé de la Baltique et de son loup injustement accusé ; de Petite Liane qui conte l’histoire d’une couleuvre atypique, imaginez son handicap : elle a les yeux bleus !

J’ai terminé par mon dernier né Je viens du jardin des cafés qui se déroule au sud de l’Éthiopie et raconte le combat de deux adolescentes en butte aux traditions ancestrales du mariage arrangé et de l’excision.

Bravo l’équipe de la bibliothèque de Vogüé

Merci aux membres actifs de la bibliothèque pour l’originalité d’Auteurs, livrez-vous, pour leur sens de l’accueil et de la communication, pour leur talent de cordon bleu, dans un cadre intimiste et sympathique.

La bibliothèque, c’est l’association Les Rayols. Le saviez-vous, dans le Vivarais, ce sont « les gens d’en bas » ou « les gens du roi » par opposition aux pagels « les gens d’en haut ».

Pour clôturer cette soirée en beauté, les proches voisins de la salle polyvalente, lecteurs assidus m’ont offert quelques belles tiges de sourires d’avril, des fleurs roses, qui trônent en ce dimanche pluvieux sur la table du séjour !

Merci à tous.